A San Francisco, une ville située dans l’Etat de Californie, le projet ‘ville sans déchet’ a commencé avec l’instauration d’une loi de l’Etat en 1989. Pour y parvenir, elle a pris les devants en mettant toutes les mesures en place en 2002 et s’est fixé le but d’atteindre zéro déchet d’ici 2020.
Depuis lors, faisant preuve d’une grande détermination politique, la législation a mis la pression sur la ville, les entrepreneurs et les habitants afin d’augmenter la part de déchets recyclés. En partenariat avec Recology, une compagnie de gestion des déchets, elle a pu entamer divers programmes innovants et mis en œuvre une culture de recyclage et de compostage tout en menant régulièrement des recherches sur de meilleurs procédés. Et précisément à Vacaville, à une heure de route au nord de San Francisco, se déroule une grande partie de la réalisation de cet objectif, celui d’éviter l’utilisation très polluante des décharges ou des incinérateurs.
Sa dernière initiative a été d’interdire au public la vente ou la distribution de bouteilles d’eau en plastique. Les autorités municipales ont ainsi envisagé l’installation de fontaines où des tasses compostables seront remises lors de grands rassemblements.
« Les bouteilles d’eau en plastique coûtent cher à produire et ont un coût environnemental considérable. Il lui faut mille ans pour qu’elles se dégradent. Si nous pouvons les interdire dans les espaces publics et que les gens comprennent que c’est totalement faisable, alors nous pourrons aller plus loin » a déclaré le conseiller municipal David Chiu. En d’autres termes, envisager une interdiction complète.
« Nous y arriverons, les déchets continuent d’être envoyés dans les décharges et peuvent être recyclés. Nous devons accentuer nos efforts en agissant directement à la source, sur le packaging, comme l’interdiction du polystyrène et du cellophane et développer l’usage des couches culottes lavables et réutilisables, car c’est quelque chose que nous ne pouvons pas recycler » a ajouté Robert Reed, de Recology
En poursuivant des recherches sur les meilleures technologies à adopter tout en continuant à faire fonctionner les infrastructures de collecte et de traitement des déchets recyclables et compostables, la ville s’exerce constamment à modifier les mentalités et les habitudes de ses citoyens afin de les consentir à soutenir l’objectif de zéro déchet. L’avancée dans le projet a également permis de réaliser d’économies non négligeables par rapport à l’enfouissement en décharge. Par ailleurs, une partie de la réussite du projet a été essentiellement due à d’importants financements provenant des taxes de collecte des poubelles. Des efforts qui ont fini par payer car jusqu’ici, elle est l’une des seules villes américaines ayant réussi à rendre le compostage obligatoire.
La ville s’exerce constamment à modifier les mentalités et les habitudes de ses citoyens afin de les consentir à soutenir l’objectif de zéro déchet
« La Californie s’est déjà fixé un objectif de 50 % de recyclage jusqu’en 2010. Mais nous souhaitons aller plus loin. Nous nous sommes mis d’accord sur l’objectif ambitieux du zéro déchet puis sur une date à la fois assez lointaine pour nous donner les moyens de l’atteindre mais aussi assez proche pour que tout le monde se sente aussitôt concerné. Ce sera 2020, avec un point d’étape de 75 % en 2010 » confirme Jared Blumenfeld, ancien directeur du département de l’environnement de San Francisco.
