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Et la feuille artificielle se transforma en carburant

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Coup double pour les chercheurs de l’université de l’Illinois. Ils font presque aussi bien que Dame Nature. Non seulement arrivent-ils à réduire le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, mais ils parviennent aussi à en faire bon usage, en le transformant en carburant. Ceci grâce à une feuille très spéciale. Clin d’œil sur une technologie qui promet de faire des étincelles.

green-nature-leaf-73986-largeDes véhicules roulant grâce à des carburants conçus artificiellement et de surcroît propres. Avec l’ambition ultime de remplacer le pétrole. Une récente avancée scientifique accomplie entre autres par des chercheurs de l’université de l’Illinois permet plus que jamais d’y croire. Leur recherche a été publiée dans la revue Science du 29 juillet. En premier lieu, ils arrivent à répliquer le procédé de photosynthèse végétale. Cette dernière est un processus naturel qui consiste à réduire le gaz carbonique dans l’atmosphère grâce à l’énergie solaire captée par les feuilles et l’eau absorbée par les racines. Après quoi, de l’oxygène est libéré permettant de produire des glucides. Sauf qu’ici, la feuille a été « fabriquée » en laboratoire. Composée d’un assemblage de fines couches de différents métaux, elle a la taille d’une feuille d’arbre. Sa mission est de briser les molécules de CO2 grâce à l’exposition au soleil. Et au lieu de glucides, la feuille artificielle produit alors du gaz de synthèse formé d’hydrogène et de monoxyde de carbone.

Pour arriver à ce résultat des plus spectaculaires, il a d’abord fallu dégrader le CO2.  La méthode est connue – il faut pour ce faire de la lumière, un solvant et un catalyseur. En revanche, ce qui était bien moins connu, ce sont les ingrédients qui entrent dans sa composition pour produire une substance efficace et viable. Cette fois-ci, les chercheurs ont misé sur des « nanoflocons de diséléniure de tungstène » en guise de catalyseur. Pour le solvant, il faut compter sur un mélange d’eau et d’« éthyle-méthyle-imidazole tétrafluoroborate ». Et le tour est joué.

Malgré les apparences, cette véritable potion magique n’est pas si sorcier que cela, étant beaucoup plus abordable, soit de « 20 à 30 fois moins cher » que d’autres mélanges utilisés auparavant, soutient Amin Salehi-Khojin, assistant professeur de génie mécanique et industriel à l’Université de l’Illinois à Chicago et auteur de l’étude publiée dans La Presse. Ceci malgré « une performance améliorée de 20 000 à 30 000 fois ». Qui plus est, le gaz de synthèse produit se révèle être un carburant pouvant être brûlé directement ou transformé en diesel ou en d’autres combustibles. Il est possible de convertir 90 % du CO2 capturé, ce qui en fait un processus ultra efficace et une première. En effet, les précédentes tentatives se sont révélées onéreuses et inefficientes. Elles n’ont pu rivaliser avec les carburants fossiles qui malgré tous leurs défauts, trouvent toujours grâce auprès des consommateurs, faute de meilleurs alternatives.

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Avec des émissions de CO2 qui augmenteront de 130 % d’ici 2050 selon l’Agence internationale de l’énergie, il est essentiel d’explorer et de mettre en œuvre plusieurs voies pour limiter l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère et les innombrables effets secondaires qui lui sont associés.

Malgré les apparences, cette véritable potion magique n’est pas si sorcier que cela, étant beaucoup plus abordable

L’espoir est permis. Les chercheurs ont déposé une demande de brevet et sont maintenant en attente de partenaires industriels. Si ces derniers se laissent séduire, les possibilités sont énormes. Il sera par exemple possible d’installer des systèmes qui capteraient le CO2 s’échappant des usines pour le convertir, ou de créer des fermes comparables aux parcs solaires actuels alimentées par des milliers de feuilles. La commercialisation de ces carburants sera alors une réalité –  la résurrection d’un vieux rêve pour l’homme et du pain béni pour la planète.

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